[EDITO] Tipeee : un emballement, des postures mais sans réelles solutions

Avant-propos : Ce site est un blog donc mon journal sur le web. Je l’utilise donc ainsi en donnant mon avis sur un sujet du moment. D’autres articles + légers continueront d’alimenter également ce blog. Bonne lecture !

Les faits

Jeudi 2 Septembre 2021, France 2 diffuse dans son émission « Complément d’Enquête » un reportage sur le financement des sites complotistes, appelant à la haine, etc… Durant ce reportage, le journaliste interroge Michael Goldman (co-fondateur de Tipeee) et Jonas Mary (chef de projet de Tipeee)  pour avoir leur avis sur la présence de créateurs ayant tenu des propos complotistes, haineux ou antisémites.

Le journaliste liste notamment 4 pages Tipeee :
Dis Sept de Leonard Sojli « convaincu qu’un réseau pédophile satanique dirige le Monde et que les anti-masques sont marginalisés comme les juifs en 40 ».
Il faut savoir que Dis Sept produit un podcast « Les déQodeurs » (le Q, la 17e lettre de l’alphabet et des QAnons , mouvement conspirationnistes américains d’extrême droite).
Ce podcast est disponible sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer,  Google Podcast, Podcast addict, … A priori donc les propos tenus dans cette émission ne dérange pas les modérateurs de ces plateformes. Je n’ai pas poussé le supplice jusqu’à écouter une émission entière mais on comprend tout de suite la teneur de leurs propos avec quelques extraits. Leur live était présent sur Youtube puis Twitch. Ils utilisent désormais la plateforme vidéo Odysee.

Fils de Pangolin « compare le pass sanitaire à un crime contre l’humanité ». C’est un youtubeur qui n’a plus posté de vidéo depuis 7 mois et qui s’est spécialisé dans la traduction de vidéos US conspirationnistes en français.

Le libre penseur qui « demande à se rebeller et dénonce la mafia juive ». Ce site est tenu par un chirurgien dentiste de Marseille Salim Laïbi et qui propose notamment des articles, une émission sur soundcloud, periscope, RuTube et Dailymotion et écrit des livres (dispo sur Amazon, Fnac, …)

Hold-up, documentaire complotiste qui a été très médiatisé il y a quelques mois. Je ne vais pas m’étendre sur le contenu, je vous laisse chercher.

A noter : J’utilise souvent les mots conspirationniste et complotiste même si ces termes sont difficilement définissables. Les propos et théories me semblent assez extrêmes pour les nommer ainsi. Mais chacun peut juger par lui-même.

 

 

La gestion du Border

Lors de cette interview, Michael Goldman assume la présence des ces pages et d’autres potentielles pages « border » car ils n’ont « pas envie de juger ce qui est le bien ou le mal, ce qui est vrai ou faux, ce qui est juste ou pas » parmi le contenu proposé.
Leurs seuls critères sont « est-ce que le créateur a déjà été condamné pour ses propos » et « l’illégalité flagrante ». On peut penser que si un créateur ouvre une page Tipeee qui s’appelle « Allons tous les tuer » ou « Le harcèlement, c’est cool », la page ne sera pas validée.
D’ailleurs lors d’une autre intervention de Tipeee, ils expliquent qu’ils refusent des dizaines de pages problématiques chaque année.

Lorsqu’une page est crée sur Tipeee, un chef de projet vérifie son contenu, la description de la page et les contenus déjà existants. Dans le cas de sujets « touchy », ils font appels à des organismes d’Etat notamment la « Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires » et d’autres personnes pour savoir si le contenu est illégal. Si tout est ok et même si les propos et les idées du créateur ne sont pas celles de Tipeee, ils valident la page.

Donc sur Tipeee, il n’y a pas de créateur qui appelle ouvertement au meurtre, qui produit des vidéos racistes ou qui organise du harcèlement ciblé. Et une fois la page validée, malgré la surveillance que doit opérer chaque chef de projet des pages, si un des créateurs Tipeee produit un contenu condamnable, ce n’est pas à Tipeee qu’il faut le signaler mais plutôt à l’hébergeur du dit contenu et si c’est très grave les autorités de l’Etat via Pharos ou des associations intermédiaires.

Certains disent qu’ils valident ce qui est sulfureux car cela leur rapporte de l’argent. Comme Goldman explique, ils proposent 50 000 créateurs sur leur site et France 2 n’a listé que 4 pages problématiques. Et ils ont collecté cette année 20 millions d’Euros avec toute leur activité.
Donc ce ne sont pas 4 pages avec 2000€ récoltés chaque mois et 10% de commissions que Tipeee se finance.
Au contraire, en refusant ces projets et en ne proposant que du contenu positif, bienveillant, ne froissant personne, apolitique, … l’image de la plateforme serait meilleure et ils attireraient beaucoup + de monde. D’ailleurs, il suffit de voir la réaction de rejet engendré par ce reportage et cette « polémique » pour comprendre que leur intérêt financier serait de ne pas les accepter.

Et cette situation existe avec d’autres plateformes. Un livre politique de gauche va déplaire aux gens de droite, un article pro-végétarien va déplaire aux viandards, une vidéo pro IVG va déplaire aux « catholiques », … Si vous voulez faire consensus et avoir une audience maximum, c’est mieux d’éviter ce qui est clivant, extrême, dérangeant, …

C’est pour cela que Youtube préfère mettre en avant un certain type de contenu neutre de divertissement pour faire rester un maximum de temps leurs utilisateurs sur leur plateforme et proposer + de pubs. C’est cynique mais efficace.
Tipeee a une autre position. Ils veulent que tout le monde puisse s’exprimer dans le respect de la loi. Et ensuite, c’est à nous de nous réguler, de débattre, d’échanger, de dialoguer pour décider ensemble de ce qu’on veut pour le pays et le monde en général.

« Nous sommes peut-être naïfs, ou d’une autre époque. Notre morale s’est forgée sur les bancs d’une école du siècle dernier, et notre acception de la liberté d’expression à l’aide de citations apocryphes de Voltaire. Ainsi nous nous battons réellement, humblement, pour donner la parole à tout le monde ; conscients qu’il n’y a dans cette prise de position à peu près rien à gagner pour nous, mais tout à gagner pour le bien commun. C’est ce que nous souhaitions rappeler ici. » (Tipeee sur leur site)

Numerama et l’envie d’exister

Dans cette « non affaire », il faut noter un acteur majeur : Numerama représenté par Marie Turcan (rédactrice en chef) et Julien Cadot (Coo d’humanoid, le groupe de Numerama).

Le reportage de France 2 a été diffusé jeudi soir et des extraits étaient visionnables dès le mercredi 1er novembre. Certains tweets ont fait un peu de bruit le jeudi dénonçant les propos du fondateur de Tipeee mais en coupant volontairement certains passages et en déformant leur parole.
On connait la puissance du montage et des coupes pour déformer les propos. Pour ma part, je préfère juger en voyant le reportage en entier et en attendant la réponse des « accusés ». Les réactions épidermiques sur l’instant sont rarement bénéfiques pour tout le monde.

Mais on voit peu de réactions de la part de créateurs et tipeurs. Il faut attendre le vendredi 3 septembre dans l’après midi pour que Numerama sorte son premier article d’une longue série sur Tipeee. Et là, on commence à voir quelques gros créateurs fermer avec perte et fracas leur page Tipeee. On peut se poser la question d’ailleurs de la situation financière de ces personnes qui ont la possibilité d’arrêter une source de revenu en quelques minutes sur un coup de tête.
S’en suive une série d’articles à charge laissant penser que tout le monde quitte la plateforme française

  • 1er article (03/09 à 13h51) : Les fondateurs de Tipeee « assument » d’héberger des contenus antisémites ou complotistes
  • 2e article (03/09 à 15h59) : « C’était la goutte d’eau » : les créateurs quittent Tipeee après les propos controversés de son fondateur (Au passage, il y a une différence syntaxique entre « les créateurs » et « DES créateurs »)
  • 3e article (04/09 à 13h19) : Des créateurs demandent à leur soutiens de ne plus utiliser Tipeee… sur Tipeee
  • 4e article (06/09 à 12h38) : Utip, LiberaPay : quelles sont les alternatives à la plateforme Tipeee ?
  • 5e article (06/09 à 18h32) : Quels créateurs et créatrices quittent Tipeee ? (Et lesquels restent, non ?)
  • 6e article (07/09 à 11h31) : Après la polémique Tipeee, le youtubeur e-penser a suspendu sa chaîne (Rien sur le harcèlement subi et le doxing !)
  • Vidéo Youtube : (08/09 à 18h44) : Que se passe-t-il avec Tipeee ?

Sur aucun de ses articles, Numerama a ouvert ses commentaires : peur du débat et des avis contraires ?
On peut le penser quand on voit les commentaires  qui ne vont pas majoritairement dans leur sens sous la vidéo Youtube  et qui comptabilise 40% de pouces négatifs.
(Je ne mets volontairement pas de lien pour ne pas leur faire de la pub)

 

Donc en l’espace de 5 jours, Numerama propose 7 contenus différents sur « l’affaire Tipeee ».
Vous allez me dire que c’est très grave et que les autres sites d’actu doivent aussi en parler !

Selon Google Actu à ce jour, j’ai compté 6 articles venant d’autres sites d’informations (France Inter, Le Figaro, France TV infos, BFM Tv, 20 minutes, hitek).
6 articles en 5 jours sur Numerama Vs 6 articles en 1 semaine sur tous les autres sites d’informations. On peut appeler ça une fixation voir une cabale !
Même MacG ne fait pas autant d’articles lors d’une Keynote Apple 😁

Ce n’est pas la première fois que Numerama met son habit de justicier du web. C’est avant tout une posture pour attirer la sympathie à soi et être dans le camp des gentils en créant de toute pièce un camp des méchants.
Sauf que là, l’exagération se voit très clairement.

Soit tous les autres sites d’informations sont complices de Tipeee et sont antisémites. Soit ils ont compris les propos des fondateurs de Tipeee et sont plutôt sur leur ligne de pensée.
C’est à dire que donner le pouvoir de juger à des boites privées, ce n’est pas une bonne idée.

Qui décide et où on coupe ?

C’est là que le problème principal repose.
Parce que comme je l’ai dit plus haut, il n’y a pas de contenu illégal de façon flagrante sur Tipeee. Les 4 cas relevés par France 2 ne sont à priori pas attaquables. Ils vont clairement à l’encontre de la morale d’une majorité de personne mais est-ce une raison pour l’interdire et/ou le masquer ? Je ne pense pas

Depuis plus d’une semaine, beaucoup de personnes donnent leurs avis sur ça mais je n’ai pas vu d’extraits, de citations ou autres venant de créateurs Tipeee et qui soient ultra choquants.
D’ailleurs si ils existaient, j’espère que des associations les dénonceraient et porteraient plainte contre ses auteurs. Mais ce n’est pas le cas. Et même si certains affirment que la Justice est lente, pour des cas aussi grave que le racisme, le harcèlement ou d’autres sujets, le tribunal de Twitter se chargeaient de les juger et on en aurait entendu parler.

Mais si Tipeee refuse ces pages « border » qui proposent du contenu dérangeant, extrêmes, mensongers, …  est-ce que ces créateurs vont disparaitre d’un seul coup ? Est-ce que leurs idées n’existeront plus d’un seul coup ?
Parmi les exemples cités plus haut, certains ont vu leur page Youtube ou Twitch fermées. Et ils proposent désormais leur contenu sur Odysee ou leur site personnel. Ils peuvent ainsi se plaindre d’une censure et utilisent le biais de confirmation: « Si on veut me faire taire, c’est que j’ai raison ». Et demain, une plateforme pourra se créer dans un autre pays, sur la blockchain, de façon décentralisée et là personne ne pourra retirer le contenu problématique.

D’ailleurs, j’espère que les créateurs qui sont partis sur Patreon ou Utip ont vérifié qu’il n’y avait pas de contenus choquants sur ces plateformes. Certains ont quitté Tipeee un peu vite, j’ai un doute qu’ils aient tout vérifié ! ;-p
(Patreon a annoncé il y a quelques mois qu’ils avaient enlevé une majorité de créateurs liés à QAnon. Pour les autres types de contenus, je ne sais pas.)

Et puis quel contenu doit être interdit par Tipeee ? J’ai l’impression que pour certains, c’est très clair, qu’il y a une limite physique et précise entre du contenu convenable et ce qui devrait être interdit. Dans certains échanges, j’ai lu que c’était la décence, le bon sens, les textes de loi, …
Mais du coup si tout est si simple pourquoi les tribunaux mettent autant de temps à juger des propos par moment ? Si un créateur part dans une explication historique ou scientifique, Tipeee doit être capable de dire si ce qui est dit est vrai ou pas ? C’est impossible.

Certains créateurs affirment que la pandémie de Covid-19 est fausse et qu’elle a été crée pour manipuler les citoyens. Il y a très peu de chance que cela soit vrai. Je ne vais pas le démontrer ici mais bon…
Mais si un autre créateur affirme que le libéralisme est la cause de dérèglement climatique, qui peut dire si c’est vrai ou pas ? Quand Mélenchon affirme que « son ennemi, c’est le financier » ou quand il cite 3 fois le mot « Israël » dans un tweet pour dénoncer l’espionnage du Maroc grâce à un logiciel israélien, certains ont dénoncé un antisémitisme qui ne dit pas son nom. Du coup, on interdit ou on accepte si il veut créer sa page Tipeee ? Michel Leeb, Gad Elmaleh ou Kev Adams qui imite un chinois, c’est raciste ou pas ? Si ils veulent créer une page Tipeee, on les accepte ou pas ? Idem avec Usul, Charlie Hebdo, La manif pour tous, Valeurs actuelles, Le Media, … Ces entités ont un discours très clivant, extrêmes parfois et dérangeant. On les juge selon leur sympathie, leur discours ? Et puis un modérateur sur Tipeee peut avoir une sensibilité différente d’un autre modérateur. Ce ne sont pas des robots.

Voici la vidéo d’un grand penseur des temps modernes, Jean-Marie Bigard en 2004 face au même Mélenchon. Avant de vriller, ce qu’il disait étaient très juste.

J’ai l’impression qu’une grande partie des personnes ayant dénoncé Tipeee se sont arrêtés au dire du reportage sans aller + loin. Ça a fait « tilt » quand ils ont entendu le mot antisémite. Peu se sont renseignés sur les créateurs en question, peu proposent de solutions concrètes pour combattre les comportements racistes, haineux, …
Jetons une couverture sur ces gens que l’on ne veut pas voir comme un enfant qui met ses mains devant ses yeux pour ne plus voir ses parents.

Mais leur acte va avoir des conséquences. En mettant de coté les discours clairement haineux, racistes, … qui va vouloir désormais héberger, financer, écouter des paroles « non consensuelles » ?
Pour éviter le bad buzz et les critiques, ça sera + facile de mettre en avant du contenu léger (Cyprien et sa vidéo sur les mouchoirs) qu’un contenu politique, sociétal, polémique, … Tout va devenir de + en + lisse de façon automatique.
Il y a 20-30 ans, c’était tabou et mal vu de parler d’homosexualité, de bien être animal, d’écologie, de violence conjugale, … Heureusement que certains ont ouvert leur micro sur ces sujets pour faire avancer les choses alors que ça aurait + simple de parler d’autres sujets.
Attention, je ne compare pas l’homosexualité à l’antisémitisme. Si vous avez compris cela, relisez ce paragraphe !

Un jugement, ça se fait dans un tribunal avec des règles précises et qui ont un sens. Il y a des juges, des textes de lois, des avocats, une défense, des appels possibles, … Et c’est tout cela qui fait que notre pays est une démocratie.
Si on oblige une boite privée à choisir le bien du mal par elle-même, elle ne va pas se poser 1000 questions et va préférer « trop interdire » que pas assez au risque d’avoir une sanction.

Quand on dit à Facebook ou à Youtube, vous devez supprimer le contenu choquant en moins d’1 heure sinon vous avez une sanction financière, ils ne vont pas passer 3 jours sur chaque vidéo postée, ils vont demander à une IA de tout analyser et couper à la hache dès qu’un mot ou une image interdit est utilisé.

 

Ma Solution

Mais alors quelle est TA solution pour ces contenus racistes, haineux, appelant au harcèlement ?
Tout cela fait du mal et on ne peut pas rester les bras ballants !
Je vois plusieurs solutions pas forcément simples mais selon moi efficace sur la longueur.

Car oui, tout interdire en coupant un peu trop, ça permettra de masquer pendant un moment le contenu dérangeant. Mais il reviendra toujours par une autre porte. Et cela va mettre aussi hors de la vue du public du contenu intéressant et qui sort de l’habitude mais qui aura été écarté par les plateformes car jugés à tort trop clivant.

Il faut axer notre effort dans 2 domaines:
– l’éducation
– le signalement

Il est impossible de tout contrôler et interdire sur Internet. Si quelqu’un veut dire quelque chose, il trouvera toujours un moyen de le dire de façon directe ou indirecte. Le souci se trouve au niveau de la réception de cette parole.
Il faut donner un maximum d’outils à un maximum de monde pour pouvoir analyser chaque parole et démêler le vrai du faux.
C’est long et difficile mais éduquer chaque citoyen pour lui apprendre l’esprit critique, la remise en question , le doute, le questionnement, la recherche de sources, cela fait partie de la solution pour contrer les discours haineux, antisémites, racistes, homophobes, …

Il faut sans cesse contrer les discours problématiques, proposer une alternative, échanger avec les gens, apporter une autre vision, essayer de les comprendre, …
Il faut miser sur l’intelligence collective et ne pas baisser les bras dès le début.

Vouloir interdire tel ou tel discours, c’est abandonner le débat, éviter le combat. Mais est-ce que ces gens vont changer d’avis après leur avoir interdit la parole ?
Est-ce que tout est réglé ensuite ? NON !
J’ai l’impression de remonter 20 ans en arrière et de voir les maisons de disques qui veulent faire fermer Kazaa ou Emule plutôt que de remettre en question leur stratégie et proposer une offre musicale avec un tarif intéressant.

Tout ne se fera pas en 1 jour, il faudra peut-être attendre une génération pour que le complotisme, le racisme, la haine diminue significativement. Mais l’objectif principal, c’est le progrès continu. On n’arrivera jamais à 0% mais il faut toujours avancer vers un objectif positif.

Deuxième point sur lequel travailler : le signalement.
Quand je dis signalement, c’est à propos de comportements extrêmes et condamnables. Si quelqu’un a un discours qui nous déplait, il a le droit de s’exprimer.
Mais par contre dans le cas où la Justice doit passer, il ne faut pas hésiter à signaler un tweet, une vidéo, un blog, … grâce aux outils qui existent déjà.

Il y a énormément de travail à faire au niveau du système judiciaire et de la police en France. Ils ne sont pas forcément encore prêt à 100% pour pouvoir gérer tout le contenu d’Internet. Peut-être que la collaboration entre les plateformes (Twitter, Youtube, …), les associations (de défense des victimes, de lutte contre les discriminations) et l’Etat français devrait être renforcée. Il y a Pharos mais il manque d’un guichet unique, simple et clair où on peut signaler un contenu problématique peu importe la plateforme pour que la police et la Justice intervienne rapidement par la suite. Encore une fois, donner ce pouvoir au GAFAM, ce n’est pas une solution viable. Ces entreprises n’agissent pas pour le bien commun mais pour leur intérêt personnel. Ils s’en fichent de la liberté d’expression, du débat démocratique, ce qu’ils veulent c’est de l’efficacité et gagner de l’argent.

Nicolas Sarkozy avait dit lors du procès de Charlie Hebdo « je préfère l’excès de caricature à l’absence de caricature ». Et bien pour ma part, je préfère l’excès dans les débats à l’absence de débat !
On ne pourra jamais avoir une pureté dans les débats. Les paroles extrêmes seront toujours là et il faudra faire avec. Mais pour les contrer, la seule arme, c’est le dialogue et l’éducation.

 

CONCLUSION

Pour ma part, la position de Tipeee est tout à fait louable et juste. Ce n’est pas la + facile à tenir mais ils ont des principes auxquels j’adhère et ils s’en tiennent.
Il faut par contre reconnaitre une première communication loin d’être parfaite. Mais il faut la remettre dans le contexte d’une reportage qui a duré plus de 4H dans les locaux de Tipeee et une interview d’1H.
Est-ce qu’ils ont utilisé les bons mots pour exprimer leur position ? Je ne suis pas sûr. Mais ils ont éclairci certains points par la suite et toute personne qui a envie de connaitre vraiment ce que pense l’équipe de Tipeee et comment ils travaillent peut désormais se faire une opinion claire.

Par contre tous les créateurs qui ont crié au scandale dès les premières heures se sont arrêtés très souvent à la couche supérieure de la polémique pour se faire une opinion et partir. Ils ont surtout fait ça pour se faire remarquer et attirer la sympathie. C’est dommage mais en même temps, cela permet de mieux les identifier désormais.
J’ai surtout vu beaucoup de créateurs tenter d’éviter les dommages collatéraux d’un bad buzz superficiel crée de toute pièce par des spécialistes en la matière.
Et puis, il y a encore 1 majorité de créateurs sur Tipeee et de tipeurs en général qui n’ont rien dit et qui ne changeront rien parce qu’ils vont plutôt dans le sens de Tipeee ou parce que le sujet ne les intéresse pas.

Toute cela a sali l’image de Tipeee. Est-ce qu’avec le temps, les gens vont oublier ? Quand on colle l’étiquette de pestiféré à quelqu’un,  c’est difficile de l’enlever même quand on a rien à se reprocher.

BONUS :

Voici quelques contenus supplémentaires pour aller + loin dans la réflexion.

L’avis très posé d’E-penser (dès 2h34mn) : https://www.twitch.tv/videos/1139763510?t=02h34m15s

There is no Algorithm for Truth : une conférence de Tom Scott sur le fait que les algo des GAFAM sont écrits pour faire des vues et non pour mettre en avant la vérité.

Extrait d’un livre de Jameela Jamil :

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